La maîtrise de soi
La maîtrise de soi est la quatrième étape sur le chemin de la croissance spirituelle (II Pierre 1.5,6). Elle est le verrou qu’il faudrait sauter avant de parvenir à la piété qui est l’amour de Dieu. Nul ne peut prétendre parvenir à l’obéissance à Christ et par ricochet à la vie éternelle sans en avoir la possession. La maîtrise de soi est une arme essentielle qui nous préserve des nombreux pièges et tentations du diable. Au sujet de celui qui possède la maîtrise de lui-même, la Bible déclare qu’il a plus de valeur qu’un grand conquérant, c’est-à-dire, plus de valeur que celui que Dieu a choisi bien avant la fondation du monde pour l’accomplissement de ses desseins éternels :
Proverbe 16.32 : « Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu'un héros, et celui qui est maître de lui-même, que celui qui prend des villes.»
La maîtrise de soi, dans l’Ancien Testament, est la traduction d’un groupe de mots hébreux (mâshal rûach) qui a le sens de "diriger son esprit, contrôler son esprit, dominer son esprit et même régner sur son esprit". Dans le Nouveau Testament, le mot grec équivalent est « egkrateia » qui est rendu en français par le mot tempérance.
La tempérance recouvre tour à tour, selon les contextes, le sens de modération, sobriété, continence, abstinence, circonspection, contrôle de soi, retenue, réserve, domination de soi... maîtrise de soi.
La maîtrise de soi, pour paraphraser les versions Ostervald et King James, est le fait d’être "maître de son cœur" ou d’être "le seul et unique gouverneur de son esprit" (Proverbe 16.32). Cela sous-entend que celui qui est maître de lui-même n’est soumis à aucune influence extérieure, n’est contrôlé par aucun esprit étranger à sa personne hormis l’Esprit de Dieu en lui. De ce fait, un tel homme a la domination de ses passions et désirs, et il ne peut plus être influencé par les tromperies et tentations de Satan, ou par ses propres pulsions charnelles. Un tel chrétien a la victoire sur la chair et le monde (Galates 5.24). De manière permanente et absolue, cela est impossible, car la Bible nous rappelle par la bouche de l’apôtre Jean que :
« Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous.» I Jean 1.8
Dieu, tout en nous exhortant par le verset qui précède à l’humilité, n’attend pas moins de nous que nous luttions contre le péché jusqu’au sang (Hébreux 12.1-4). Dieu connaît les faiblesses de notre chair (Matthieu 26.41 ; Marc 14.38) et nous demande de nous confier en lui pour avoir la victoire sur Satan et ses mauvaises œuvres (Jean 15.1-8) ; autrement, c’est l’échec assuré :
« Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. » Jean 15.5
Seul Dieu peut nous donner la tempérance ou maîtrise de soi comme le confirme Galates 5.22 :
« ...le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance (la maîtrise de soi); »
Tout effort basé sur des rituels, récitations de psaumes, des ablutions et prières spéciales, est totalement inutile. C’est une œuvre entièrement dépendante du Saint-Esprit qui par sa présence en nous libère dans nos cœurs les fruits de l’Esprit et l’amour de Dieu (Romains 5.5). Aucune éducation spirituelle, aucun exercice de méditation, aucune cérémonie occulte, aucune école de sagesse, aucune formation ne peut nous donner la vraie maîtrise de soi.
Nul, s’il n’a Jésus-Christ, ne peut y parvenir. Croire qu’on peut l’obtenir par un effort personnel, sera source d’une grande déception. Un tel candidat expérimentera la véracité de cette expression proverbiale très populaire : « Chassez le naturel, il revient au galop ».
Nul ne peut donc avoir la maîtrise de soi ou plus simplement la victoire définitive sur le moindre péché s’il n’est disciple de Christ. Ce que le monde appelle maîtrise de soi n’est qu’un effort de contrôle physique ; il ne s’agit nullement de la domination de son esprit comme l’entend Proverbe 16.32. Non, il s’agit plutôt, en nous permettant cette analogie, d’un volcan sous-marin en ébullition.
La maîtrise de soi s’exerce dans trois grands domaines dans la vie du disciple de Christ : L’esprit, l’âme et le corps(I Thessaloniciens 5.23)
I- L’esprit ou le cœur
Le cœur est le siège de :
-La raison ;
-La pensée ;
-Des émotions ;
-Des sentiments ;
-Des désirs ;
-La volonté.
Marc 7.21-23 nous le confirme :
«Car c'est du dedans, c'est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les impudicités, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l'homme.»
Le cœur est aussi le siège de :
-La religiosité (Math15.8) ;
-La foi (Marc 11.23 ; Luc 24.25) ;
-L’incrédulité (Héb 3.12) ;
-L’égarement (Héb 3.10) ;
-La cupidité(Math 6.21) ;
-L’endurcissement du cœur (Math 13.15 ; Marc 3.5) ;
-La révélation de la parole de Dieu (Math 13.19) ;
-La tristesse et la joie (Jean 16.6 ) ;
-L’angoisse (II Cor 2.4) ;
-L’adoration et la louange (Eph 5.12).
Celui qui veut donc avoir la maîtrise de lui-même doit d’abord maîtriser son esprit. L’esprit est le gouvernail par lequel notre corps est dirigé soit par Dieu, soit par le diable (Jean 3.2). Si notre esprit est pur, Dieu l’utilise pour l’avancement de son œuvre (Luc 6.45). Voilà ce pourquoi la Bible nous donne cette exhortation :
« Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie. » Proverbe 4.23
et encore
« Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu! » Matthieu 5.8
Comme nous le voyons donc, la maîtrise de son esprit est capitale pour la vie éternelle.
II- L’âme
L’âme, c’est ce qui vit dans le corps. Si l’âme quitte définitivement le corps, le corps meurt et retourne à la poussière (Jacques 2.26).
L’âme, notre propre personne, est ce qui répond quand on nous appelle ou quand on nous parle. C’est aussi l’âme qui va en jugement(). L’âme est la personne agissante. L’âme est le seul maître à bord lorsque notre esprit n’est pas régénéré (Tite 3 .5 ; Eph 2.22) pour être l’habitation de l’Esprit de Christ et du Saint-Esprit. Elle décide d’obéir ou non aux sollicitations de notre esprit. Elle est devant Dieu responsable de tout péché que nous commettons. Selon que nous avons reçu ou non une éducation morale ou religieuse, elle rejette ce qui lui semble mauvais.L’âme possède aussi :
-Une pensée ;
-Une volonté ;
-Des sentiments ;
-Des émotions ;
-Des désirs ;
-Le raisonnement ;
-La connaissance du bien et du mal.
L’âme peut donc refuser de pécher et lutter jusqu’au sang, en s’appuyant sur le Seigneur (Heb 12).
La Bible pour cela nous invite à :
« … renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines » Tite 2.12
III- Le corps
Le corps est ce qui se meut chez les humains, la partie visible de notre être. Il est la seule partie corruptible de notre être. Il possède aussi :
-Des désirs (la faim, la soif, l’appétence sexuelle, le sommeil, le repos...) ;
-Des émotions (la haine de la douleur, le sentiment de bien-être physique...) ;
-Une volonté (le refus de jeûner, le refus de rester éveillé, la prédilection pour un ou des mets ou la forte envie de manger un aliment particulier ... ).
Le chrétien se doit d’assujettir son corps de crainte qu’il ne le conduise à violer la volonté de Dieu et à perdre ainsi la récompense finale. L’apôtre Paul écrivait en toute connaissance de cause ces paroles :
«Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d'être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres. » I Corinthiens 9.27
Il n’est donc pas question de se laisser aller à :
-La fornication ;
-L’adultère ;
-L’alcoolisme ;
-La bagarre ;
-La querelle ;
-L’avarice ;
-La violence ;
-La vengeance ;
-L’injure ;
-La rancune ;
-La colère ;
-La gloutonnerie ;
-La bouffonnerie ;
-La paresse ;
-L’orgueil ;
-La méchanceté ;
-La vanité ;
-...
Le message biblique, dans son ensemble, invite le croyant depuis l’Ancienne alliance à rechercher et à cultiver ensuite la maîtrise de soi dans tous les domaines de sa vie.
L’image, la forte, pour nous montrer à quel point celui qui ne se maîtrise pas, est sans protection et donc en grand danger se trouve dans le Proverbe 25.28 :« Comme une ville forcée et sans murailles, ainsi est l'homme qui n'est pas maître de lui-même. »
Pasteur Dewis HILLAH
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