L’importance des rassemblements de masse
dans la vie de l’Église
Pour la deuxième année consécutive, les dénominations chrétiennes n’ont pas pu organiser en 2021 leurs rassemblements de masse pour cause de Covid-19. Cette situation exceptionnelle, n’est pas restée sans conséquence sur le dynamisme spirituel de l’Église.
Depuis le lynchage médiatique bien haineux subit par l’église Porte Ouverte Chrétienne de Mulhouse en France, suite à l’organisation en toute légalité d’une semaine de jeûnes et prières du 17 au 24 février 2020, les rassemblements religieux de masse ont été interdits un peu partout dans le monde avec de graves conséquences sur l’Église. Ces rassemblements étaient accusés de propager le SRAS-Cov-2 ; les participants à leur retour infecteraient leur entourage et propageraient le virus dans des régions et territoires jusqu’alors épargnés. Ce n’était pas faux, au contraire ! Cette rencontre avait connu la participation de plus de deux mille cinq cents (2500) personnes venues de plusieurs continents. Deux participants venus du Burkina Faso, un célèbre prédicateur et sa femme, furent infectés. Ces mesures étaient donc justifiées.
Impacts négatifs sur l’Église
Cependant,
l’impact sur la vie de l’Église a été catastrophique :
-L’effondrement
de la participation aux cultes ;
-La
fermeture des lieux de culte avec pour corollaire l’amenuisement des ressources financières des
communautés ;
-
L’abandon ou la mise en difficulté de plusieurs projets à caractère social
faute de ressources suffisantes ;
-Le
relâchement spirituel et même l’abandon de la foi chrétienne par plusieurs
chrétiens non affermis ;
-La
fragilisation de plusieurs foyers chrétiens par manque de soutien
spirituel ;
-L’incapacité
de l’Église à soutenir les démunis ;
-La
séduction doctrinale des frères en quête d’enseignements sur les réseaux
sociaux puisqu’ils n’avaient plus accès aux rencontres d’Église ;
-Le foisonnement de faux prophètes et de faux docteurs qui s’introduisent dans des regroupements informels de chrétiens en quête de chaleur spirituelle suite à la fermeture des églises, pour les égarer.
Impréparation
des églises
La
fermeture subite des lieux de culte mais aussi l’instauration du confinement
par endroits a surpris la plupart des communautés chrétiennes. Il est vrai que
tous ont entendu parler, grâce à l’histoire de l’Église, des persécutions
atroces dont ont été victimes les chrétiens d’autrefois. Et ils savent aussi
que de nos jours, de nombreuses églises sont victimes d’une persécution d’État
un peu partout dans le monde (Afghanistan, Chine, Russie, Pakistan, Corée du
nord, Somalie, Laos, Viêt-Nam...). Cependant, que de telles mesures soient
prises un jour dans des pays démocratiques où la liberté religieuse est le fondement
même de l’État de droit, personne ne pouvait y croire. Aussi n’ont-ils pas été
capables de mettre sur pied de véritables églises de maison conformément au
modèle biblique. Plusieurs dénominations avaient adopté un modèle
organisationnel basé sur un clergé qui seul est autorisé à gérer les questions
religieuses et un mode de gouvernance centralisé (Épiscopalien, presbytérien
synodal). Néanmoins, vaille que vaille il a fallu s’adapter :
-Cultes
en direct par la télévision ou par satellite ;
-Cultes
diffusés en streaming accessibles grâce à un appareil connecté ;
-Live sur Facebook, Tik tok, Instagram ;
-Chaîne
YouTube avec des lives ;
-Visioconférence
sur Zoom, Google Meet, WebEx ;
-Messages
et vidéos d’édification sur WhatsApp ;
-Enseignements
et séminaires par la radio ;
-Enseignements écrits diffusés par les journaux, par courriel, par des bulletins d’informations internes.
Et
tout ceci n’est possible que si la connexion internet est disponible dans la
localité et si tous les membres de l’Église disposent au moins de téléphone
intelligent (Smartphone).
Palliatifs insatisfaisants
Mais, tout cela ne peut remplacer la chaleur humaine que l’on trouve dans le contact physique entre frères. Les réunions virtuelles ne pourront jamais supplanter les rassemblements physiques où on peut de vive voix échanger avec un frère, un dirigeant ou même le leader religieux sans autre forme de procès. De plus, la présence réelle des frères autour de soi rassure et renforce le sentiment d’appartenance à une même communauté. Cela crée une véritable solidarité. Les habitués des réseaux sociaux savent tous très bien qu’il est très difficile d’avoir une amitié profonde et confiante avec des amis virtuels qu’on n’a jamais rencontrés. Comment étudier et connaître véritablement une personne avec qui on n’a pas de contact physique ? Impossible !
Importance des rassemblements chrétiens
Les rassemblements religieux de masse, quel que soit le nom qu’on leur attribue – séminaire, convention, retraite spirituelle, croisade chrétienne – sont essentiels pour la vie de l’Église :
1- Sur le plan spirituel
Le
Seigneur Jésus-Christ a clairement dit à ses disciples que chaque fois que
« deux ou trois sont assemblés » en Son nom, qu’Il
est au milieu d’eux (Mathieu 18.20)
Nous
savons tous que le Seigneur Jésus-Christ est omniscient ; néanmoins, Il ne
parlait pas de rencontre virtuelle. Cela n’existait même pas à cette époque-là !
Il parlait de rassemblement physique, présentiel. La relecture de passages
bibliques comme I Corinthiens 11.17-34, I Corinthiens 14, Jacques 2.1-4, nous
permet de comprendre aisément l’impossibilité de pratiquer virtuellement la
Sainte Cène, de conduire virtuellement le culte de manière biblique avec un
libre exercice des dons spirituels ou même de faire virtuellement acception de
personne.
Toutefois, nous croyons que le Seigneur est avec nous lorsque, indépendamment de notre volonté, nous nous réunissons virtuellement pour l’adorer et lui adresser nos requêtes.
La volonté parfaite de Dieu est que ses enfants se réunissent en un lieu physique pour l’adorer. La Bible nous confirme dans Actes 2.44-47 et Actes 4.32-37 la justesse de ce qui vient d’être dit :
« Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun. Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Église ceux qui étaient sauvés. » Actes 2.44-47
«La multitude de ceux qui avaient cru n'était qu'un cœur et qu'une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux. Les apôtres rendaient avec beaucoup de force témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus. Et une grande grâce reposait sur eux tous. Car il n'y avait parmi eux aucun indigent : tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu'ils avaient vendu, et le déposaient aux pieds des apôtres ; et l'on faisait des distributions à chacun selon qu'il en avait besoin. Joseph, surnommé par les apôtres Barnabas, ce qui signifie fils d'exhortation, Lévite, originaire de Chypre, vendit un champ qu'il possédait, apporta l'argent, et le déposa aux pieds des apôtres. » Actes 4.32-37
Comment
oindre les malades à distance (Jacques 5.14, 15) ? Comment
imposer les mains aux malades à distance (Marc 16.17, 18) ? La
prière pour la délivrance des démoniaques est-elle possible à distance ?
Parfois oui mais très souvent non. Ceux qui ont eu à exercer leur foi pour
chasser les esprits impurs ou démons dans la vie de personnes spirituellement enchaînées
comprendront aisément ce qui vient d’être dit.
2-Sur le plan des relations humaines
Il
est très difficile voire impossible d’avoir un bon comportement social en
vivant seul, dans la brousse, hors de toute présence humaine. L’éducation sociale
est le fruit d’un long apprentissage qui nous amène à bien cerner les règles
sociales qui régissent la société dans laquelle nous vivons. Il en est de même
pour l’Église. Il est impossible d’avoir une bonne conduite chrétienne en ne
mettant jamais les pieds dans une véritable communauté chrétienne. C’est au
contact des autres que notre véritable nature se révèle. C’est en vivant ou en
étant souvent avec les membres de notre communauté que nous prenons conscience
de nos défauts que d’ailleurs le bon comportement des autres met en exergue.
De plus, le contact direct avec les autres nous fait bénéficier d’enseignements précieux sur la vie. Leurs expériences de vie nous édifient et nous évitent de tomber dans les mêmes pièges. Virtuellement, c’est impossible : Où trouver concrètement de l’aide en période de persécution ? Où trouver rapidement du secours en cas de grandes difficultés ? Comment prendre soin des veuves et des orphelins mis à la rue à cause de leur foi en Jésus-Christ ? Comment assister le frère malade ? Car la Bible nous demande de pourvoir aux besoins des saints (Romains 12.13) et d’exercer l’hospitalité sans murmure (I Pierre 4.9). C’est là que l’on se rend compte des limites de l’église virtuelle.
La parade, le Saint-Esprit l’a
révélée aux chrétiens de l’Église primitive qui évoluaient dans un
environnement institutionnel très hostile : Les églises de maison.
La mise en œuvre de cette
solution demande beaucoup de sacrifice ; mais en la couplant avec les
enseignements de masse par internet, on s’assure que les uns et les autres
recevront un enseignement de qualité qui mettra en difficulté les faux frères
c’est-à-dire les loups déguisés en brebis. Ne dit-on pas que deux précautions
valent mieux qu’une ?
Pasteur Dewis HILLAH
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