Job et le découragement spirituel
Job, personnage biblique très considéré, est
unanimement présenté comme l’illustration parfaite du croyant intègre subissant
des épreuves et souffrances permises par Dieu. Ces épreuves et souffrances, relatées
dans le livre de Job, l’ont amené à ouvrir la bouche contre Dieu pour exprimer
son incompréhension, sa déception et sa révolte.
Job, profondément découragé et déçu, prononça ces paroles terribles :
«... Périsse le jour où je suis né, et la nuit qui dit : Un enfant mâle est conçu! »Job 3.2,3
«Pourquoi ne suis-je pas mort dans le ventre de ma mère? Pourquoi n'ai-je pas expiré au sortir de ses entrailles? » Job 3.11
« Et quand il m'exaucerait, si je l'invoque, je ne croirais pas qu'il eût écouté ma voix, lui qui m'assaille comme par une tempête, qui multiplie sans raison mes blessures, qui ne me laisse pas respirer, qui me rassasie d'amertume. Recourir à la force? Il est Tout Puissant. A la justice? Qui me fera comparaître? Suis-je juste, ma bouche me condamnera ; suis-je innocent, il me déclarera coupable. Innocent! Je le suis ; mais je ne tiens pas à la vie, je méprise mon existence. » Job 9.17-21
« Mon âme est dégoûtée de la vie! Je donnerai cours à ma plainte, je parlerai dans l'amertume de mon âme. Je dis à Dieu : Ne me condamne pas! Fais-moi savoir pourquoi tu me prends à partie! Te paraît-il bien de maltraiter, de repousser l'ouvrage de tes mains, et de faire briller ta faveur sur le conseil des méchants? As-tu des yeux de chair, vois-tu comme voit un homme? Tes jours sont-ils comme les jours de l'homme, et tes années comme ses années, pour que tu recherches mon iniquité, pour que tu t'enquières de mon péché, sachant bien que je ne suis pas coupable, et que nul ne peut me délivrer de ta main? » Job 10.1-7
« Dieu m'a jeté dans la boue, et je ressemble à la poussière et à la cendre. Je crie vers toi, et tu ne me réponds pas ; je me tiens debout, et tu me lances ton regard. Tu deviens cruel contre moi, tu me combats avec la force de ta main. » Job 30.19-21
Pour mieux comprendre la déception de Job, il
faut considérer sa marche avec Dieu. Job était un sacrificateur de l’Éternel
(Job 1.5) ; il était, selon le témoignage de Dieu, un homme exceptionnel
dans sa fidélité et sa constance dans l’obéissance aux commandements divins
(Job 1.1). Job était un homme sobre et peu porté sur les plaisirs de la chair (Job
31.1). C’est donc avec une grande fierté que Dieu le cita en exemple à Satan,
l’ennemi des adorateurs de l’Éternel des armées :
«L'Éternel dit à Satan : As-tu
remarqué mon serviteur Job? Il n'y a personne comme lui sur la terre ; c'est un
homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal. » Job 1.8
Job veillait aussi sur la conduite de ses enfants
et leur enseignait à craindre aussi Dieu (Job 1.4, 5). Sa conduite mais aussi
sa fortune faisaient de lui le guide et le conseiller éclairés de presque tous
ceux qui vivaient dans son voisinage (Job 29.21-25). Il était le protecteur et
le secours des misérables, de l’étranger, des veuves et des orphelins (Job
29.12-17 ; Job 30.25). Sa générosité et sa bonté n’avaient pas de limites.
Et comme il le disait, il était très considéré à cause de sa sagesse :
« Si je
sortais pour aller à la porte de la ville, et si je me faisais préparer un
siège dans la place, les jeunes gens se retiraient à mon approche, les
vieillards se levaient et se tenaient debout. Les princes arrêtaient
leurs discours, et mettaient la main sur leur bouche ; la voix des chefs
se taisait, et leur langue s'attachait à leur palais. L'oreille qui
m'entendait me disait heureux, l’œil qui me voyait me rendait témoignage »
Job 29.7-11
Job était « ... le plus considérable de tous les
fils de l'Orient. »
Et un jour, sans raison apparente, tout commence par s’écrouler autour de lui ; Satan était à la manœuvre (Job 1.6-12). En une seule journée, il perd toute sa richesse, presque tous ses serviteurs (Job 1.14-17) et, comble de malheur, tous ses enfants (Job 1.13, 18, 19). Reconnaissons qu’il y a de quoi ébranler dans sa foi n’importe quel croyant !
Job, en homme spirituel, connaissait la
souveraineté de Dieu et savait bien que le diable ne pouvait pas agir sans la
permission de Dieu. Voilà ce pourquoi, il attribua avec raison ses malheurs à
Dieu :
« Je suis sorti nu du
sein de ma mère, et nu
je retournerai dans le sein de la terre. L'Éternel a donné, et l'Éternel a ôté
; que le nom de l'Éternel soit béni! » Job 1.21
Jérémie le prophète n’écrivait-il pas :
« Qui dira qu'une
chose arrive, sans que le Seigneur l'ait ordonnée? N'est-ce pas de la volonté du Très Haut que viennent les maux et les biens? » Lamentations 3.37, 38
Job ne comprenait pas la finalité de cette
épreuve ; mais, en bon croyant, il l’accepta la mort dans l’âme : l’homme
le plus riche de l’Orient, était passé, du jour au lendemain, du statut de
riche à celui de pauvre !
Qu’à cela ne tienne ! Job n’imputa rien de
criminel à Dieu malgré la rudesse du choc. Il tenait ferme dans sa foi en la
bonté de Dieu. Cela ne fit évidemment pas plaisir à Satan. Il s’empressa de
solliciter la permission d’attaquer sa santé (Job 2.1-7). Satan frappa "Job d'un ulcère malin,
depuis la plante du pied jusqu'au sommet de la tête." La pauvre
femme de Job perdit la foi en Dieu et demanda expressément à son mari :
« Maudis Dieu, et meurs! »
Ce mal était particulièrement douloureux : son corps était couvert de vers et d’une croûte terreuse (Job 7.5) ; sa peau noircissait et tombait en lambeau (Job 30.30) ; il n’avait de répit ni jour ni nuit ; une douleur continuelle rongeait ses os et ses entrailles étaient en ébullition (Job 30.17,18,27). Et c’est le moment choisi par Satan pour inciter les misérables qui ont bénéficié de ses largesses financières à l’outrager de la pire des manières :
- Moquerie (Job 30.1,9) ;
- Crachat au visage (Job 30.10) ;
- Coup de pieds, humiliation, mépris, rejet (Job
30.11, 12).
C’en
était trop pour Job qui ne pouvait plus supporter cette déchéance et cet
avilissement dont il était l’objet. Ses amis même ne croyaient pas en son
intégrité devant Dieu et lui imputaient des péchés imaginaires.
A l’image de Job qui avait aussi l’Esprit de
Christ (I Pierre 1.10-12 ;)(Jean 8.52-58), certains chrétiens intègres
sont durement éprouvés. L’Église s’en étonne et les accuse à tort et rend plus pénible leur souffrance. Les
causes pour lesquelles Dieu permet à la souffrance de nous visiter ne sont
connues très souvent que de Lui seul. Dieu voulait se révéler davantage à Job
et aussi ôter de sa vie les résidus des
œuvres charnelles (Job 34.7, 8) :
la raillerie, la compagnie des méchants,
l'orgueil, la propre justice...
Dieu n’éprouve que ceux qui sont
vraiment engagés dans la foi. Il le fait pour les affermir et non pour les
faire souffrir. Il ne faut surtout pas se décourager si notre conscience ne
nous reproche rien (I Jean 3.21). L’épreuve vient toujours de Dieu et ne nous
incite jamais à pécher. L’épreuve nous mène toujours à la sanctification
(Jacques 1.2,3 ; I Pierre 1.6,7).
Trouver dans l’épreuve une
occasion de chute est une grave erreur ; même dans la tentation Dieu nous
garde fermement (I Corinthiens 10.13).
Pasteur Dewis HILLAH
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