IMPORTANCE DE L’ÉGLISE DANS LE MONDE
L’importance de l’Église dans le monde a été énoncée pour la première fois lors du Sermon sur la montagne :
« Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu'à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes. » Mathieu 5.13
Le
Seigneur Jésus-Christ révélait à ses disciples le rôle central qu’ils joueront
dans la préservation de l’adoration de Dieu, des bonnes mœurs et de la justice
divine parmi les hommes sur terre.
Le
sel dont le Seigneur parle ici est le sel de cuisine non raffiné (halas en
grec) ; il ne parle nullement du sel raffiné. Le sel de cuisine est un
assaisonnement et un conservateur d’origine minérale pour les aliments. Il
empêche la putréfaction d’un aliment qui est sain et frais c’est-à-dire en bon
état ; il permet d’en augmenter la durée de conservation. C’était l'un des
meilleurs moyens de conservation dans les sociétés antiques. Son inexistence
aurait rendu très difficile la conservation dans le temps des produits issus de
la pêche, de la chasse et de l’abattage des animaux. Le sel naturel est aussi très important pour le bon
fonctionnement de l’organisme.
Dans
l’Ancien Testament déjà, le Seigneur présenta le sel comme un signe de l’alliance
qu’Il a contractée avec les enfants d’Israël :
« Tu mettras du sel sur toutes tes offrandes ; tu ne laisseras point ton offrande manquer de sel, signe de l'alliance de ton Dieu ; sur toutes tes offrandes tu mettras du sel. » Lévitique 2.13
Le
sel, c’est aussi, au regard de Marc 9.51,
le caractère de Christ qui se forme dans le disciple grâce à l’enseignement
reçu du Seigneur :
« Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres.»
C’est donc grâce à ce caractère chrétien qui est le
produit de la foi en Jésus-Christ et de l’obéissance au Saint-Esprit que les
chrétiens et par extension l’Église, sont le sel de la terre
Par cette comparaison, le Seigneur précise le rôle que l’Église doit jouer dans le monde sur les plans spirituel, social et politique.
La révélation de Christ au monde
Le
but ultime de l’Église est la prédication de l’Évangile pour le Salut éternel
des hommes et non l’enrichissement personnel et la domination politique du
monde. N’est-il pas écrit :
« N'aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est point en lui »I Jean 2.15
«Mon royaume n'est pas de ce monde, répondit Jésus. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon royaume n'est point d'ici-bas. » Jean 18.36
La
vocation première de l’Église n’est donc pas de s’immiscer dans la vie
politique ou de conquérir le pouvoir d’État. Elle est plutôt de révéler au
monde l’œuvre de Jésus-Christ à la croix pour le salut de tous les hommes (Actes
17.30, 31). Dieu veut que l’Église aille à la conquête des âmes partout dans le
monde afin d’en faire de fidèles adorateurs du Père Céleste par
Jésus-Christ ; car Jésus-Christ est le Chemin pour aller au Père
Céleste :
«Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » Jean 14.6
L’Église doit conduire les hommes du monde hors des ténèbres de l’ignorance spirituelle et de l’obscurantisme à la lumière de Christ, afin qu’ils aient les yeux sur leur réelle condition spirituelle (Jean 8.12).
La
formation des disciples
Après
la conquête des perdus, l’Église doit en faire des disciples comme l’a indiqué
le Seigneur à ses disciples :
« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les
baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai
prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du
monde. » Mathieu 28.19,20
Cette formation au discipulat est un travail ardu et de longue durée selon la qualité de la foi du formateur et du disciple (Luc 14.26, 27,33 ; Mathieu 10.24, 25). L’Église doit donner au nouveau converti tout l’enseignement du Christ afin de l’équiper, pour qu’à son tour il devienne un soldat dans l’armée de Christ. Le discipulat ou discipolat exige de la disponibilité et de la consécration ; choses que la vie trépidante de l’homme d’aujourd’hui n’a plus, du fait de son mode de vie.
Le
rappel des valeurs morales et divines au monde
L’Église, par sa présence sur la terre, montre par son comportement exemplaire la bonne manière de vivre. Bien évidemment, cette fidélité à Dieu donnera lieu à de virulentes calomnies de la part de ceux qui ne veulent pas entendre parler de Dieu :
« Ayez au milieu des païens une bonne conduite, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes œuvres, et glorifient Dieu, au jour où il les visitera. » I Pierre 2.12
«Mais sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous, et ayant une bonne conscience, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ceux qui décrient votre bonne conduite en Christ soient couverts de confusion. Car il vaut mieux souffrir, si telle est la volonté de Dieu, en faisant le bien qu'en faisant le mal. » I Pierre 3.15-17
«C'est assez, en effet, d'avoir dans le temps passé accompli la volonté des païens, en marchant dans la dissolution, les convoitises, l'ivrognerie, les excès du manger et du boire, et les idolâtries criminelles. Aussi trouvent-ils étrange que vous ne vous précipitiez pas avec eux dans le même débordement de débauche, et ils vous calomnient. » I Pierre 4.3,4
Néanmoins, ceux des non croyants que Dieu a appelés au salut bien avant la fondation de ce monde (Éphésiens 1.3-6) seront attirés par cette nature de Christ que manifeste l’Église. Comme des lampes bien lumineuses, chacun dans son coin illuminera son entourage par son merveilleux caractère chrétien :
« Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée ; et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. » Mathieu 5.14-16
Mais, s’il advenait qu’un chrétien tombe et perde ce
caractère de Christ formé en lui par le Saint-Esprit, il devient un sel qui a
perdu sa saveur. Le Seigneur l’écartera de son peuple, s’il ne se repent
pas :
« Le sel est une
bonne chose ; mais si le sel perd sa saveur, avec quoi l'assaisonnera-t-on? Il
n'est bon ni pour la terre, ni pour le fumier ; on le jette dehors. Que celui
qui a des oreilles pour entendre entende. » Luc 14.24,25
L’Église qui est l’ensemble des chrétiens né de nouveau
et marchant par l’Esprit Saint ne peut promouvoir :
« L’impudicité, l'impureté,
la dissolution, l'idolâtrie, la magie, les inimitiés,
les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les
sectes, l'envie, l'ivrognerie, les excès de table, et les choses
semblables. » Galates 5.19-21
L’Église, au contraire, fait toujours la promotion de l’amour du prochain ; elle incite toujours à la préservation de la paix entre les hommes par le pardon mutuel et par la prière ; elle défend toujours la justice et l’équité entre les hommes
Le christianisme, de sa naissance à nos jours, a fortement coloré la culture des sociétés occidentales. Du Proche-Orient à la Grèce antique avec ses trente mille (30000) dieux, en passant par sa sœur jumelle la Rome antique et l’Éthiopie antique, de même que leurs zones d’influence, l’Église de Jésus-Christ a policé les mœurs barbares des peuples au travers de sa doctrine. Aux sacrifices sanglants des êtres humains et des bêtes aux divinités païennes a succédé l’adoration du Dieu unique Créateur du ciel et de la terre. La Bible, seule autorité du christianisme, a été une source non négligeable du droit moderne. La polygamie et la polyandrie antiques ont été remplacées par la monogamie chrétienne. Les superstitions craintives des religions à mystère ont été anéanties par la puissance de l’Évangile de Christ qui ouvre ainsi la voie aux recherches scientifiques qui ont débouché sur la révolution industrielle de 1850 et le progrès technique. Jamais dans l’histoire du monde aucune autre religion n’a eu cet impact universel. Certes, le christianisme gagne toujours du terrain, mais il perd en qualité ce qu’il gagne en quantité. Cette régression spirituelle du christianisme de nos jours (Luc 8.18; I Timothée 4.1-11 ; II Timothée 3.1-7 ; II Timothée 4.3,4 ) laisse désemparées les sociétés devant les périls sociaux comme la pédophilie, la toxicomanie, le proxénétisme, l’homosexualité, la prévarication, les violences gratuites, et l’effritement généralisé de l’autorité des institutions publiques, de la famille et de la communauté. La paganisation de l’Église exacerbe la déliquescence des mœurs. l’Église doit retrouver sa vocation première.
Pasteur
Dewis HILLAH
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