Les entraves à l’épanouissement du nouveau-né en Christ
Les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs ! Ainsi se résume la vie spirituelle de la plupart des nouveau-nés en Jésus-Christ. Leur zèle pour le christianisme s’étiole devant les nombreuses entraves qui ne manquent jamais de se dresser sur leur chemin. S’il est vrai que plusieurs de ceux qui adoptent le Christianisme comme religion n’expérimentent pas toujours la nouvelle naissance en Jésus-Christ, il y a de nombreuses personnes qui, en toute connaissance de cause, courageusement ont accepté d’emprunter le sentier étroit (Matthieu 7.13, 14) de la privation, de l’opprobre et de l’incompréhension de ceux pour qui la prédication de la croix est une folie (I Corinthiens 1.18). Seulement, devant l’étendue de l’adversité présente en eux-mêmes, plusieurs se découragent et progressivement retournent dans les ténèbres.
Car, contrairement à l’obstacle qui, au sens premier, est "ce qui s’oppose au passage, un "empêchement" frontal, une vive opposition, l’entrave est plutôt, "ce qui gêne, ce qui retient" la marche.
L’entrave était à l’origine le "lien qu’on met aux jambes d’un animal, ou une traverse suspendue par une corde à son cou, pour gêner sa marche" de sorte à l’empêcher d’aller trop loin. Ce dispositif était utilisé, non pour bloquer le mouvement de l’animal comme le ferait l’obstacle, mais pour limiter la mobilité de la bête. L’obstacle est externe au nouveau-né en Christ mais l’entrave est interne. L’entrave est le produit de tout ce qui vient de notre nature pécheresse héritée d’Adam(Épître aux Romains) après notre conversion authentique et radicale au Christianisme. L’entrave est ce que produit la vie propre de l’âme, qui est, selon la Bible, la chair(Romains 6) ; c’est aussi ce que certains théologiens appellent le moi (Galates 2.20). La nature Adamique ne vient pas de Dieu ; elle vient du diable qui l’a créée en Adam et Ève, en les amenant à désobéir à leur Créateur (Genèse 3). Elle s’oppose sournoisement à notre obéissance à Christ en produisant de nombreuses convoitises charnelles qui nous rendent amers et envieux de sorte à produire l’insatisfaction en nous et à nous faire croire que la marche en Christ est extrêmement pénible :
I Pierre 2.11 : « Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l'âme. »
Romains 8.7 : « ...l'affection de la chair est inimitié contre Dieu ; car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu ; et en effet, elle ne le peut. »
Les entraves à la foi chrétienne peuvent être classées en trois grandes catégories selon l’enseignement de la Bible contenu dans la première épître de Jean :
I Jean 2.15-16 : « N'aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est point en lui ; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais du monde.»
I- La convoitise de la chair
La convoitise qui est un désir avide venant de notre propre fond se manifeste principalement dans la chair par les désirs sexuels illégitimes, la fornication, l’adultère, la masturbation, les déviations sexuelles, l’attirance vers les stupéfiants, les affections illégales, l’amour excessif de la nourriture, l’addiction à l’alcool...
II- La convoitise des yeux
Les yeux sont essentiels pour notre orientation spatiale dans ce monde matériel. Tant que nous revêtirons cette tente, nous devons veiller doublement sur eux. Car les yeux, s’ils sont en bon état spirituel (Matthieu 6.22,23), nous préservent de la chute c’est-à-dire des convoitises relatives à la possession des biens de luxe :
maison de luxe, voiture de luxe, mobiliers de luxe, bijoux de très grande valeur, habits somptueux(I Timothée 2.9 ; I Pierre 3.3) … Toutes ces choses dans les limites de la modestie sont légitimes. Hélas, notre nature dégénérée par le péché a un goût immodéré pour le clinquant, le brillant, le luxe tapageur et vaniteux. C’est vrai qu’en nous créant, notre Dieu nous a donné l’amour du beau, de l’esthétique. Cependant, il ne nous a jamais engagés à dilapider de précieuses ressources pour des acquisitions qui ne profitent pas à la communauté :
Galates 5.26 : « Ne cherchons pas une vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres. »
Philippiens 2.3 : « Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l'humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. »
Dans la mesure du possible, nous devons nous conformer au modèle apostolique qui est tout, sauf du communisme :
Actes 4.32 : «La multitude de ceux qui avaient cru n'était qu'un cœur et qu'une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux. »
III- L’orgueil de la vie
Les manifestations de l’orgueil de la vie sont souvent facilement discernables par notre entourage. Il s’agit pour l’essentiel des désirs de :
a- Puissance spirituelle
C’est l’une des manifestations marquantes de l’orgueil de la vie. C’est le désir de puissance spirituelle qui est la cause du foisonnement des religions. Chacun veut avoir la prééminence religieuse. Tous veulent être incontournables. Dans un domaine aussi abstrait que l’adoration du Créateur que personne n’a jamais vu de ses yeux sauf le Fils Unique du Père, Jésus-Christ, on en vient à vanter ses connaissances spirituelles et sa supériorité sur ses coreligionnaires(). C’est étonnamment extraordinaire!
Et pourtant, le Seigneur nous a bien dit ceci :
Marc 9.33-35 : « Ils arrivèrent à Capernaüm. Lorsqu'il fut dans la maison, Jésus leur demanda : De quoi discutiez-vous en chemin? Mais ils gardèrent le silence, car en chemin ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. Alors il s'assit, appela les douze, et leur dit : Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Marc 10.42-44 : « Jésus les appela, et leur dit : Vous savez que ceux qu'on regarde comme les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les dominent. Il n'en est pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur ; et quiconque veut être le premier parmi vous, qu'il soit l'esclave de tous. »
Simon le magicien(Actes 8.9-24), les scribes et les pharisiens (Matthieu 23.1-12 ; Jean 7 ; Jean 11) en sont les parfaites illustrations.
b- Puissance temporelle
C’est le désir d’être chef pour régner sur les autres. On préfère être le premier dans son village plutôt que d’être le second à Rome. On cherche à tout prix à renverser celui qui est au devant pour prendre sa place. Et quand ce désir est exacerbé, il donne lieu à de grandes bassesses et à des actes criminels.(Matthieu 2.1-16 ; III Jean 9-11). Hérode n’a pas hésité à faire tuer beaucoup d’innocents bébés juste pour conserver un pouvoir éphémère au détriment de sa propre vie éternelle.
c- Puissance financière ou matérielle
Le désir effréné de s’enrichir massivement et d’être plus riche que tous n’a rien de sain. C’est une manifestation typique du désir de puissance. C’est une soif excessive de domination de l’autre, une glorification de soi, une prétention à peine voilée du désir d’être célébré, d’être loué, d’être glorifié, d’être magnifié. C’est un désir caché d’être adoré. On se fait, sans le savoir, adorateur (du culte) de Mammon (Matthieu 6.19-24 ; Luc 12.15) et du diable. Le Seigneur a cela en horreur ; c’est pour cette raison qu’Il a demandé au jeune homme riche de vendre tous ses biens et donner tout l’argent en aumône aux pauvres avant de l’accepter comme disciple(Matthieu 19.16-23).
d- Recherche de la célébrité et de la gloire des hommes
L’amour de la gloire des hommes nous pousse à rechercher l’approbation de nos congénères. Nous voulons qu’ils nous considèrent, qu’ils nous admirent, qu’ils nous louent pour telle ou telle prouesse. Cela nous conduit à être prisonniers du regard des autres, à nous conformer à la norme sociale, même si nous voyons qu’elle est erronée ou sotte. c’est avec raison que Blaise Pascal le Janséniste disait :
« Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà »
Cette citation résume à elle toute seule la relativité de certaines valeurs sociétales. Ce qui est la norme pour la polyandrie ne l'est pas pour la polygynie. La norme, pour le chrétien, c’est la Bible et son enseignement. L’apôtre Paul écrivant aux Galates l’a clairement exprimé :
Galates 1.10 : « Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ.»
Oui ! Il faut oser parfois l’anticonformisme lorsque notre raison d’homme et de chrétien est convaincue de la parfaite inutilité de certaines pratiques religieuses, morales, sociales ou économiques. Tout interdit qui veut nous priver de la liberté évangélique doit être rejeté. Il faut le faire, quitte à être persécuté durement.
I Pierre 4.1 : « Ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée. Car celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché, »
Matthieu 16.24 : « Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et me suive »
Matthieu 11.12 : « Depuis le temps de Jean Baptiste jusqu'à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s'en emparent. »
Ce refus de déplaire à ceux qui nous entourent a conduit plusieurs, au temps du ministère terrestre du Seigneur Jésus, à le renier devant les hommes :
Jean 12.42 : « Cependant plusieurs, des principaux même, crurent en lui ; mais ils ne le confessaient point, à cause des pharisiens, de peur d'être chassés de la synagogue .»
Or, en le reniant devant les hommes, ils ont perdu le bénéfice de la vie éternelle (Matthieu 10.33 ; Luc 12.9 ; II Timothée 2.12).
En vérité, «la crainte des hommes tend un piège, mais celui qui se confie en l'Éternel est protégé. »Proverbe 29.25
Les entraves à la vie spirituelle sont plus subtiles et moins évidentes pour les personnes non averties ; mais pour le chrétien, elles sont manifestes :
Galates 5:19-21 : « Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l'impudicité, l'impureté, la dissolution, l'idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l'envie, l'ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d'avance, comme je l'ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n'hériteront point le royaume de Dieu. »
Les entraves à la foi chrétienne, appelées communément les œuvres de la chair, sont plus oppressantes et dangereuses pour tout nouveau converti que les attaques frontales du diable et les persécutions des non chrétiens.
Aussi étrange que cela pourrait paraître, les attaques du Diable et les persécutions sanglantes ou non raffermissent la foi chrétienne et radicalisent les indécis. Elles permettent au monde de comprendre, au vue de la persévérance des chrétiens à subir patiemment, sans murmures, et dans la joie le martyr, que le message de la Bible n’est pas une fable, et que Jésus-Christ est véritablement celui par qui Dieu jugera ce monde. Elles prouvent surabondamment qu’il y a vraiment une espérance qui s’attache à l’appel de Jésus-Christ.
Pasteur Dewis HILLAH
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