Croître résolument en Jésus-Christ
L’apôtre Pierre, en séjour à Rome, envoya deux épîtres à la diaspora juive chrétienne qui résidait dans la province romaine de l’Asie mineure pour exhorter les saints à rechercher activement la croissance spirituelle (I Pierre 2.2 ; II Pierre 3.17,18 ). Ce souci de l’apôtre Pierre à voir les Chrétiens poursuivre la croissance spirituelle était commun à tous les apôtres du Seigneur (Colossiens 1.9, 10 ; Éphésiens 4.15 ; I Thessaloniciens 4.1 ; Hébreux 13.9 , III Jean 1,2).
Tous insistaient particulièrement à ce sujet parce qu’ils avaient reçu du Seigneur Jésus-Christ lui-même l’enseignement selon lequel, c’est par la croissance spirituelle seule que nous pouvons porter de fruits et demeurer fermes dans la foi jusqu’à notre dernier souffle (Mathieu 5.48).
Définition
La croissance spirituelle, contrairement au salut, est un processus spirituel progressif par lequel nous parvenons « à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ », à l’image de Christ, c’est-à-dire à Sa ressemblance. C’est donc une œuvre d’affermissement, de mûrissement, de sanctification et de perfectionnement en Christ.
L’auteur
Ce processus débute sans que nous en ayons réellement conscience à notre nouvelle naissance en Jésus-Christ. C’est une œuvre dont Dieu est l’auteur :
Romains 8.29 : « Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères.»
II Corinthiens 1.21 : «Et celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c'est Dieu »
I Thessaloniciens 5.23-24 : « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ! Celui qui vous a appelés est fidèle, et c'est lui qui le fera. »
Jude 24-25 : « Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l'allégresse, à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance, dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles! Amen! »
Cependant,
Dieu attend du chrétien une entière disposition du cœur à suivre
les directives du Saint-Esprit, à marcher par l’Esprit. Cela
sous-entend que le chrétien doit être attentif et obéissant. Il
doit être désireux de grandir spirituellement et s’y consacrer
dans la prière.
Comment
ce processus est-il mis en œuvre ?
Mise en œuvre
Il faut distinguer la part de Dieu et celle de l’homme.
*La part de Dieu
Dieu donne :
La foi en l’existence de Dieu et en son omnipotence
La foi en Jésus-Christ (Éphésiens 2.8,9)
La Nouvelle Naissance (Tite 3.5-7)
La mise à mort de notre nature pécheresse (Colossiens 2.11)
La révélation entière de la nature de Christ, de son œuvre à la croix, de l’espérance qui est attachée à son appel par l’action du Saint-Esprit (Jean 16.13,14)
La révélation des mystères de Dieu et compréhension des Saintes Écritures reçues du Saint-Esprit lors de la méditation ou de l‘étude de la Bible (Éphésiens 1.7-9, 17,18)
L’établissement de ministres pour le bon fonctionnement de l’Église et pour le perfectionnement des disciples du Seigneur (Éphésiens 4.11-13)
Le renouvellement de la pensée ( Romains 12.2 ; Éphésiens 3.14-19 ; II Timothée 2.7 ; I Jean 5.20)
L’accomplissement de bonnes œuvres préparées d’avance (Hébreux 13.21 ; Éphésiens 2.10)
*La part de l’homme
L’homme, quant à lui, doit veiller à :
L’acceptation de Jésus-Christ comme son Seigneur et Sauveur (Jean 14.1 ; Jean 14.6 ; I Jean 2.23 ; Apocalypse 14.6,7)
L’engagement à obéir aux commandements de Dieu coûte que coûte (Actes 4.19 ; Actes 5.29 ; Hébreux 12.1-3) :
I Pierre 4.1 « Ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée. Car celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché
Le renoncement au monde et à ses convoitises trompeuses (Tite 2.12 ; I Jean 2.15,16 ; II Pierre 1.4 )
Le renoncement aux œuvres mortes de la chair c’est-à-dire de la nature pécheresse (Hébreux 6.1 ; I Jean 3.3-10)
Le renoncement à soi (Mathieu 16.24 ; Marc 8.34 ; Luc 9.23,24)
L’engagement sans faille pour la cause de l’Évangile en s’impliquant activement dans la grande commission c’est-à-dire l’évangélisation des perdus et dans l’édification du corps de Christ (Mathieu 12. 30 ; Mathieu 25.14-30 ; Mathieu 28.19,20)
La persévérance dans l’observation des commandements de Dieu au milieu des tribulations et épreuves de la vie (II Thessaloniciens 1.4 ; Hébreux 10.32-36)
L’étude assidue et dynamique de la Parole de Dieu afin de parvenir à la connaissance de Dieu (I Pierre 2.2).
L’amour des frères en Christ et du prochain (Mathieu 5.43,44 ; Mathieu 22.37-40 ; I Jean 3.15 )
Le pardon de ceux qui nous ont offensés ( Mathieu 6.14,15 ; Mathieu 18.23-35)
Les
étapes de la recherche de la croissance spirituelle
Désireux de rappeler aux chrétiens de la province romaine d’Asie mineure la part active que doit prendre le chrétien dans le processus de sa croissance spirituelle, l’apôtre Pierre écrivit ceci :
II Pierre 1.3 -9 : « Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu, lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise, à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l'amour fraternel, à l'amour fraternel la charité. Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. Mais celui en qui ces choses ne sont point est aveugle, il ne voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. »
Ce passage nous permet de percevoir clairement les étapes de la croissance spirituelle de l’enfant de Dieu et surtout, la part active qui est la sienne :
-
La foi :
La croyance en l’existence de Dieu, en l’œuvre du Seigneur
Jésus-Christ à la croix.
- La vertu : C’est une "disposition ferme, constante de l’âme qui porte à faire le bien et à fuir le mal" ; c’est donc la renonciation aux œuvres mortes de la chair c’est-à-dire un refus catégorique de violer les commandements de Dieu. C’est un rejet radical de la vie de péché.
- La science : c’est la connaissance ; il s’agit ici de la connaissance de Dieu au travers des enseignements reçus de Dieu lors de notre étude de la Bible. Il ne s’agit nullement d’une recherche extra-biblique de Dieu et encore moins de révélations contraires à la Bible. Toute doctrine contraire à la Bible doit être considérée comme venant de l’ennemi de nos âmes (Galates 1.9). :
II Tm 3.16-17 :« Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. »
- La tempérance : C’est " la vertu qui modère les passions et les désirs" ; c’est la sobriété en matière de nourriture, d’habillement, retenue dans nos réactions, bref "une sage mesure en toute chose". La tempérance c’est le renoncement à soi ; c’est la crucifixion de ses passions et de ses désirs :
Galates 5.24 : « Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. »
- La patience : c’est la "vertu qui fait supporter les adversités, les douleurs, les injures, les incommodités…" sans se décourager, sans se laisser abattre par les attaques venant de l’extérieur et par les trahisons. Dans cette acception, on peut parler de résilience.
Mais la patience a aussi le sens de "constance, persévérance à faire une chose, à poursuivre un dessein, malgré la lenteur du progrès, les obstacles, les peines, les dégoûts", et malgré les échecs répétés.Jacques 1.3-4 : « sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. »
Jacques 5.7 : « Soyez donc patients, frères, jusqu'à l'avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu'à ce qu'il ait reçu les pluies de la première et de l'arrière-saison. »
C’est, d’un point de vue théologique, la persévérance en Christ ; et par la persévérance on reçoit la récompense finale :
Luc 21.19 : «... par votre persévérance vous sauverez vos âmes. »
Romains 2.6-7 : « (Dieu) qui rendra à chacun selon ses œuvres ; réservant la vie éternelle à ceux qui, par la persévérance à bien faire, cherchent l'honneur, la gloire et l'immortalité; »
- La piété : c’est la "dévotion, l’attachement aux devoirs et pratiques de la religion". C’est l’amour de Dieu et de son œuvre. La piété implique non seulement l’obéissance à la volonté de Dieu mais aussi une certaine consécration à son œuvre. Nul ne peut prétendre à la piété en Christ s’il ne s’implique par dans l’œuvre d’évangélisation. C’est un minimum.
I Jean 5.3 : « Car l'amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles »
- L’amour fraternelle : C’est l’amour des frères en Christ. Cet amour suppose une solidarité à toute épreuve envers le frère en difficulté, une assistance financière et matérielle envers les frères démunis, un exercice joyeux de l’hospitalité, un travail d’édification spirituelle des jeunes frères dans la foi et une surveillance spirituelle constante de chaque frère afin de lui éviter la chute et l’abandon de la foi. Il ne s’agit donc point d’une amitié à la manière des hommes mais d’une veille sur les frères afin qu’ils ne manquent de rien ni sur le plan spirituel ni sur le plan matériel(I Pierre 2.17 ; Jean 15.12,17 ; I jean 3.15 ).
- La charité : La charité, c’est l’amour du prochain. C’est l’amour de tout être humain, qu’il soit ou non de notre race, de notre ethnie, de notre région, de notre pays, de notre bord religieux. Nous devons aimer notre prochain même s’il est notre ennemi ( Mathieu 5.44-47). C’est l’étape finale de la croissance spirituelle. Celui qui aime son prochain a déjà accompli toute la loi de Dieu :
Galates 5:14 : « Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Aimer son prochain ne consiste pas seulement à l’assister matériellement mais aussi à prier ardemment pour lui, afin qu’il parvienne à la connaissance de la vérité divine c’est-à-dire à la connaissance de Christ de sorte à échapper au feu éternel.
C’est un véritable défi quand ton prochain te mène la vie dure !
La croissance spirituelle est la marque caractéristique de ceux qui demeurent en Christ. Elle est le seul gage de notre persévérance en Christ. Quiconque cesse de croître spirituellement est en train de mourir, c’est-à-dire de retourner à ses anciens péchés. Et comme le dit si bien l’apôtre Pierre, « ... celui en qui ces choses ne sont point est aveugle, il ne voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. » II Pierre 1: 9
Pasteur Dewis HILLAH
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