QUAND UN PROFESSEUR EN MÉDECINE DÉCHIRE UN ACTE DE DÉCÈS
Il y a quelques années, par
une fraîche soirée de juin, tandis que soufflait une âpre bise, nous
attendions, assis dans une rame de wagons, les mains dans les poches, le départ
de notre train qui devait nous ramener à notre domicile. Je venais de faire remarquer
à mes camarades que le direct de Paris accusait déjà un retard de trois
minutes, lorsque tout à coup, sous l'effet d'un choc terrible, nous fûmes
projetés contre les parois et les uns contre les autres. Le train direct venait
de se jeter contre l'arrière de notre train. Sur une trentaine de blessés,
dix-huit durent être hospitalisés. Victime d'une commotion cérébrale, on
m'avait relevé sans connaissance, saignant du nez et de la bouche. Après un
premier et trop bref examen, on redressa mon nez complètement aplati et mes
mâchoires fracturées. Le lendemain, on procéda à des radiographies qui
révélèrent cinq fractures du crâne. L'os de la pommette droite était près de
l'oreille. Le docteur me fit remarquer que pour éviter des
complications, cet après-midi encore, il faudrait opérer ça. Je lui
répondis gentiment que je détestais les cicatrices et de bien vouloir attendre
au lendemain. Ce qu'il accepta. Cet après-midi-là je reçus la visite de ma
femme qui me reconnut difficilement ; j'étais si défiguré. Elle pleura en
rencontrant mon sourire et je lui dis : ''Ne crains rien, Jésus est là !″ Le matin, à mon réveil, la garde de nuit me dit :
''Mais ... votre pommette s'est remise en place ! – Oui, c'est le Seigneur qui
l'a fait, comme je le Lui ai demandé, Il est fidèle envers ceux qui se confient
en Lui !″
Il est vrai que je souffrais, mais Sa présence comme un baume me soulageait et
me permettait de Le louer même dans cette souffrance. Jamais je n'ai mieux
compris comment les chrétiens martyrs pouvaient chanter des cantiques attachés
sur des bûchers au milieu des flammes. Je pus ainsi dans une bien faible
mesure parler des bontés de Jésus. Tous les jours, je faisais des progrès dans
ma convalescence et jamais je n'aurais pensé que cette épreuve durerait trois
ans et demi. (!)
À cause du manque de place,
je fus autorisé de rentrer à la maison pour y poursuivre là mon rétablissement,
malgré que j'avais de cruelles céphalées à cause d'une hémorragie interne,
suite du choc reçu. Mais ce qui m’inquiétait le plus, était que je titubais
comme un homme ivre. En me rendant à la gare je rencontrai un ami qui me dit :
''Il y a déjà un moment que je t'observe, il me semble que tu aurais pu
attendre d'être mieux avant de prendre ta cuite … !'' Il savait bien que ce
n'était pas dans mes habitudes et qu'il s'agissait d'une autre manifestation.
J'en fis mes plaintes au docteur traitant qui me dit qu'il ne fallait pas
trop penser à mon mal et que tout rentrerait dans l'ordre. Mais ce fut le
contraire qui se produisit. Mon état ayant tellement empiré, j'exigeai la
visite d'un spécialiste de l'Assurance, lequel ordonna mon retour immédiat à
l'hôpital. J'avais le côté droit paralysé, des nerfs blessés et la méningite.
Ce même docteur remarqua sous mes cheveux, un endroit du crâne enfoncé de deux
centimètres, ce qui avait provoqué la méningite qui me fit perdre toute ma
mémoire et mes facultés intellectuelles. La seule chose dont je ne perdis
jamais la conscience était la joie du salut de Christ. Le plus petit mouvement
du doigt me donnait des crampes dans le cerveau, comme le moindre effort
cérébral me faisait pousser un râle. Souvent, je perdais connaissance.
Ne réalisant aucune amélioration dans mon cas, où tant de choses échappaient à
la science, ils crurent avoir affaire à un simulateur. On me le fit cruellement
sentir, ce qui provoqua en moi un tel tourment moral que j'en fus vivement
affecté. C'est avec beaucoup de résignation que j'encaissai cette grotesque
accusation, étant par nature un travailleur énergique et infatigable. Ma femme,
qui à ce moment attendait un enfant, en fut si traumatisée qu'elle accoucha
d'un enfant mort-né. Après une enquête plus approfondie, on reconnut que je
n'étais pas l'homme à jouer une telle comédie mais l'on continua à m'accabler
en disant que mon état était la manifestation d'une maladie sans rapport avec
mon accident. Ayant pris froid, je fis une broncho-pneumonie, puis une
pleurésie qui affaiblirent considérablement mon état général. Après toutes ces
déceptions, je recourus à un spécialiste américain qui diagnostiqua la fracture
de deux vertèbres avec des nerfs coincés et diverses complications dans la
colonne. Mais jamais les docteurs ne voulurent accepter ce diagnostic car cela
eut été reconnaître du même coup leur erreur professionnelle et thérapeutique.
Mais leur orgueil ne leur permit jamais de déroger, exception faite de deux
docteurs dont les témoignages étaient insuffisants pour annuler la thèse de
deux professeurs. Ainsi, je perdis toute prestation de l'Assurance et cela pour
trois ans d'infirmité totale. (Il fallait une victime.) Cependant, on me permit
de revoir tout mon dossier à condition que je me présente à l'hôpital de B.
pour un examen plus approfondi. Ce que dans ma faiblesse et ma crédulité,
j'acceptai. (!) Là, chaque jour
on me tourmentait avec toutes sortes de recherches expérimentales, soit par des
docteurs, soit par des étudiants qui pendant une à deux heures m'utilisaient
comme un vulgaire cobaye. Je fis mes plaintes au docteur responsable qui me
répondit textuellement : ''Ça n'a aucune importance, vous êtes ''foutu''
quand-même... !''
Jamais je n'ai mieux compris le psalmiste quand il disait à Dieu : '' Ne me
laisse point tomber entre les mains des hommes.'' Sur le moment, il me fut
impossible de comprendre pourquoi Dieu permit que je fusse ainsi jeté en pâture
à la méchanceté humaine. Était-ce que je devais toucher les profondeurs de
l'abîme de la détresse pour pouvoir mieux comprendre la souffrance des autres ?
Nul être vivant ne pourra jamais sonder toute la mesure de détresse que
l'injustice et la perversion humaine accumulèrent sur moi. Il est vrai que
plusieurs fois, je dus réprimer en mon cœur de la haine qui cherchait à
bouleverser ma confiance mais chaque fois, le Seigneur me secourut et me renouvela
dans la foi et la persévérance pour tenir jusqu'à la victoire. Je me sentais si
peu de chose. Ayant perdu le sens de l'équilibre, je m'efforçai de tenir debout
par la force de la volonté mais cela me fatiguait à un tel point que je
titubais après quelques pas en m'effondrant épuisé. En passant, j'aimerais
souligner ici la patience et le dévouement de ma femme pendant cette grande
épreuve, qui avec sa petite santé a pourvu à l'élémentaire quand elle-même
n'était pas clouée au lit par le surmenage. Chaque jour elle priait avec moi
pour dominer la vague et supporter les assauts de Satan jusqu'à la délivrance à
laquelle nous ne cessions de croire. Tous les jours étaient pour nous, sur tous
les plans, un maillon d'une chaîne de miracles qui nous retenait de glisser
dans le gouffre du découragement et du néant. Quel repos lorsqu'on peut dire
dans l'adversité des mauvais jours : ''Je sais en qui je crois !'' Un ami, le
plus cher ami peut un jour avoir une défaillance mais Dieu demeure le Rocher
qui n'abandonne jamais celui qui s'attend à Lui. La tempête peut s'abattre sur
vous, un raz-de-marée peut emporter tout ce qui vous est cher, mais jamais le
juste ne sera abandonné de Dieu. Celui qui parfois dépouille, ensuite nous
enrichit (Job). Le Seigneur me dit un jour :'' Ne regarde pas à ce que tu perds
mais à ce que tu gagnes : des biens éternels que tu retrouveras après le grand
rendez-vous.'' Dans ma vie, je n'ai pas vécu de situations où je n'ai pas
réalisé Sa délivrance. Si Dieu permet parfois l'épreuve, c'est pour sonder
notre foi car comment saurions-nous si nous avons la foi sans l'expérience.
C'est ce qui arriva alors qu'il ne subsistait en moi qu'un maigre soupçon de
vie qui ne tenait plus qu'à un fil. Combien souvent nous lisons dans la Bible :
Dans sa détresse, un tel cria à l'Éternel qui le sauva... Quand le juste crie,
l'Éternel l'entend ! Quel privilège pour ceux qui connaissent ce chemin !
C'est à l'hôpital de B. que
le Seigneur qui m'avait promis Sa délivrance m'attendait, alors qu'humainement
parlant je réalisais que tout allait craquer. Là, dans ma chambre d'isolement,
où je me trouvais depuis trois semaines, la garde de nuit m'apportait tout ce
qu'elle pensait qui puisse me faire plaisir mais je n'avais plus la force de
manger et de parler. Le médecin chef qui avait lui-même voulu m'ausculter dit à
la garde de nuit : '' Prenez vos dispositions, S. ne passera pas la nuit.''
(Elle me le raconta le lendemain). Je réalisais parfaitement que j'étais au
bout de la résistance humaine et je pensais à cette Parole de l'Écriture :
''J'ai attendu l'Éternel avec patience'' (Ps. 130. 5), et je me dis : ''Dieu
est Fidèle, Il ne peut me décevoir.'' Je rassemblai alors les dernières forces
qui étaient en moi, sachant bien que cet ultime effort, soit m'anéantirait ou
alors serait ma planche de salut. Je priai : ''Seigneur, ce ne sont pas ceux
qui descendent au séjour des morts qui te glorifieront mais ceux que tu relèves
proclameront la gloire de Ton Nom. Maintenant, interviens et viens à mon
secours !'' (cf. Psaume 115. 17)
Il était huit heures et
demie lorsqu'il se fit dans ma chambre une si vive lumière que j'ai cru devenir
aveugle. Je vis une forme humaine venir vers moi que je reconnus aussitôt,
tellement Son visage reflétait l'amour et la bonté. Il me montra Ses mains
percées pour me dire : Voici ce que j'ai fait pour toi ! Puis étendant Sa main
droite vers moi, je la saisis par la foi et au moment où le contact entre le
divin et l’humain s’établit, il se fit un tel craquement dans tout mon corps
que j'ai cru que j'allais me désintégrer. Puis ce fut un baume d'amour qui
traversa tout mon être, corps, âme et esprit. Je levai la tête, regardai à
gauche, puis à droite. Je fis des mouvements avec mes pieds, mes mains. Je
m'assis. Je réalisai que j'étais redevenu un être vivant capable de me mouvoir,
de penser, de parler. Je me mis à crier ma joie et ma reconnaissance au
Seigneur pour ce merveilleux miracle que je venais d'expérimenter. Et voici que
la garde de nuit accourut pour voir ce qui se passait. Elle crut que c'était la
dernière réaction de la vie. Elle voulait me calmer, mais impossible... Je lui
dis alors : ''Il y a quelques minutes, Jésus est venu vers moi et m'a
entièrement guéri !'' Puis vint le professeur Y., avec une feuille à la main,
interpellant la garde dans le couloir en lui demandant : ''À quelle heure, je
marque ?… Elle ne put s'empêcher de
rire, ce qui fâcha le professeur qui lui dit : ''Je n'aime pas les
plaisanteries mal placées !'' Elle lui dit encore en insistant : Je vous assure
Monsieur, il paraît en bonne santé.'' Il répondit : '' C'est moi qui l'ai
ausculté hier-soir, je ne suis pas... à commettre une telle erreur.'' Puis
timidement il entrouvrit la porte et voyant son (moribond) qui joyeusement lui
demandait s'il avait bien dormi, il referma la porte et questionna la garde de
nuit. Après un instant il vint vers moi tout blême en me disant : ''Je
m'incline devant le miracle incroyable que vous venez de vivre. Ce que je n'ai
pu faire, Dieu l'a fait pour vous. J'étais catholique, mais un athée sans
aucune foi. Dès aujourd'hui, ma vie prendra une autre signification car vous
avez bouleversé toute ma science. Votre miracle a donné une nouvelle
orientation à ma vie. Priez pour moi !''
Il n'est pas rare que la médecine s'avoue impuissante. C'est alors que dans
notre désarroi, nous crions à Dieu. Je dirai que c'est la première chose
que nous devons faire puisque la Bible dit que le roi Asa, lors de sa maladie
alla consulter les médecins au lieu de rechercher l'Éternel. Très souvent, une
maladie est la conséquence d'une vie mal réglée ou plus exactement du péché
(Mat. 9. 2-6 ; Jean 5. 14 ; 8. 11 ; 9. 2-3 ; Jacq. 5.
15-16 ; 3 Jean 1, 2). Le prophète Ésaïe nous dit que sur la croix, Jésus
porta nos péchés et nos maladies (Es. 53. 4-5). C'est donc un tout que l'homme
ne devrait jamais dissocier. Ce qui correspond à dire que la profession de
médecin devrait toujours être une vocation où la cure d'âme accompagne les
soins prodigués à notre corps souffrant.
Durant ces trois ans et
demi de souffrance où chaque jour représentait pour moi un miracle, j'ai
toujours refusé les calmants. À la question des docteurs, je répondais
invariablement : '' Je préfère souffrir avec la tête lucide en comptant sur le
soutien de Dieu.'' Car si le Seigneur nous forme au travers de la souffrance,
prendre un cachet, c'est en
quelque sorte refuser la discipline de Son école. Nous avons le grand privilège
de réaliser Sa grâce merveilleuse en attendant sa délivrance. (Lisez Psaume 41.
4 et 2 Corinth. 12. 9, etc.). Sinon comment TOUTES CHOSES peuvent-elles
concourir au bien de ceux qui aiment Dieu. (Romains 8. 28-29) Cette
parole n'est point dure mais c'est l'invitation du Dieu d'amour qui ne fait
aucune faute et qui n'a donc besoin d'aucun correctif.
Et toi, cher lecteur ou
lectrice, après cette narration, comment pourrais-tu encore vivre en marge de
la Vérité, rester victime de claustrophobie coupable ? Tu dois briser les
amarres du cercle vicieux de ta misère et crier à Dieu ta détresse, car
détresse il y a en toi puisqu'il est écrit : ''Maudit soit l'homme qui se
confie en l'homme.'' Car tous, un jour, nous devrons nous tenir devant le grand
Trône blanc. Comparaîtras-tu avec toute ta vie de péché passée loin de Lui et
de Sa grâce ? Ou alors seras-tu du nombre de ceux qui l'auront reçu dans leur
cœur comme Sauveur et Seigneur ? Par une sincère repentance, tu peux obtenir
Son pardon car Il a payé le prix de ce pardon qu'Il t'offre, par le sang qu'Il
a versé sur la croix du Calvaire pour toi comme pour moi et tous ceux qui
viennent à Lui dans une foi totale. Il est le Réparateur des brèches, oui,
comme Il le déclare dans Sa sainte Parole de Ésaïe 58. 12. En nos cœurs, il y a
de graves dégâts causés par le péché qui est la transgression des lois de Dieu,
des commandements de Christ, dont nous n'avons fait aucun cas et dont la
négligence a provoqué en nous de grands maux et une très mauvaise conscience.
Cette absence du respect de Dieu et de Sa Parole a produit en nous un grand
vide, un affreux désert qui rend très malheureux, mais la présence de Sa parole en nous est ce pouvoir qui
crée la foi et la seule raison de vivre de toutes créatures humaines. C'est son
absence qui est la cause qui nous afflige tous, sur le plan mondial comme sur
le plan de l'individu. Car Dieu ne s'impose pas mais se propose à chacun. Le
refuser est notre malheur. Le recevoir en notre cœur c'est la vie ; tout change
en nous et tout prend en nous une nouvelle orientation, la vraie signification
de la vie. Si tu l'appelles à venir habiter en ton cœur, quelle renaissance,
quel miracle que celui de Sa présence. Il efface ton péché, transforme tes
aspirations, change ton cœur triste et méchant autant que mauvais. Il te donne
un cœur nouveau et un esprit nouveau comme le dit le prophète Ézéchiel. Oui, ce
miracle est le plus grand des miracles qui devient ton expérience personnelle.
Tu deviens une personne heureuse, heureuse à souhait. C'est exactement le
bonheur que chacun recherche sans le trouver, dans les sources crevassées de ce
monde où tout n'est que mirage et déceptions. Mais en Christ, il n'y a plus de
place pour la neurasthénie. La joie, la paix et l'amour vrai de Jésus que
produit Sa présence, est un tel bonheur que pour tout l'or du monde, on ne veut
échanger. Une telle félicité remplira ton cœur, que sans crainte tu parleras de
ton expérience à tous ceux qui sont dans la misère morale, la tristesse et le
découragement qui tuent tant de nos semblables, alors que Jésus est là,
toujours prêt à aider et sauver n'importe qui, de n'importe quelle situation.
Oui, Son amour est grand aussi pour toi. Et au nom de cet amour merveilleux, je
vous salue tous et Le prie que chaque lecteur et lectrice puisse faire la plus
importante découverte de sa vie, Jésus, l'ami de tous !
En
son Nom : Jean Schwab
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