Les possessions matérielles et la vie éternelle en Jésus-Christ
La conviction est solidement établie dans le cœur de plusieurs chrétiens qu’un riche n’a pas sa place au ciel. Tout autre façon de percevoir la position de celui qui a des biens au soleil leur est insupportable. Il est impossible à un riche d’entrer au ciel ! Tout débat avec eux est clos à grand renfort de Mathieu 19 versets 23 et 24 :
« Jésus dit à ses disciples : Je vous le dis en vérité, un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux. Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. »
Et très souvent, les prédicateurs
de condition humble en bute au mépris des nantis, en rajoutent une couche.
L’œil charbonneux et le verbe enflammé, ils promettent l’ardeur du feu de
l’enfer à tous ceux qui ne se débarrasseront pas de leurs richesses.
Est-ce toujours de manière
inspirée que les frères qui ont une certaine aisance matérielle et financière
sont stigmatisés ? La réponse est non. Car quiconque est doué d’un peu de
culture biblique leur opposera les richesses et bénédictions d’Abraham, de Job,
de Salomon ou même de Joseph d’Arimathée (Mat 27.57 ; Marc 15.43) et de
Lydie, marchande de pourpre, de la ville de Thyatire (Actes 16.13-15 ,40).
En
réalité, les notions de richesse et de pauvreté sont mal cernées par la majeure
partie des frères en Christ.
Le
riche, c’est celui pour qui son argent travaille c’est-à-dire qu’il a tellement
de biens et d’argent qu’il n’a plus besoin de travailler lui-même. Bon an, mal
an, sa fortune prospère et lui procure de grands revenus. Ses serviteurs ou
employés travaillent dur pour mériter leurs salaires ; ce qui n’est pas
son cas.
Le
pauvre, c’est celui qui n’est pas riche. Le pauvre, c’est celui qui, s’il
s’arrête de travailler, tombera dans l’indigence.
L’indigent,
c’est celui qui, pour manger, doit compter sur l’aide des proches, le secours populaire ou les aumônes.
La confusion entre ces trois
types de personnes entraîne une condamnation non fondée de personnes dont le
seul tort est d’avoir travaillé dur, à la sueur de leur front. Et, en
récompense à leur obéissance aux commandements de Dieu relatifs au travail
(Genèse 3.19 ; I Thessaloniciens 4 ; II Thessaloniciens 3.6-12 ;),
Dieu leur a accordé une relative aisance financière et matérielle. C’était le
cas de plusieurs saints de l’Ancien et du Nouveau testaments ().
Il est donc erroné de demander à
un frère de vendre et de donner en aumône aux pauvres ses outils de production
comme ses immeubles, son matériel roulant, son commerce, ses bateaux de
pèche … C’est illogique et contre-productif pour la communauté. Cette
manière de voir procède du diable ; elle est ténébreuse et dangereuse.
Satan est à la manœuvre pour paupériser l’Église et lui ôter toute force
offensive dans l’accomplissement de la Grande Commission (Mathieu 28.19,20). Il
faut travailler dur pour avoir de quoi donner aux indigents (Éphésiens 4.28).
Il faut de l’argent pour produire de la littérature chrétienne, pour faire
tourner une radio ou une télévision chrétienne ou pour envoyer des
missionnaires.
De plus, si l’on engage les
frères à vendre leurs biens immobiliers où se réunira l’église ? Dans l’Église
primitive, les disciples du Seigneur se réunissaient dans des maisons. La
construction de lieux de culte n’est apparue que très tardivement dans
l’histoire de l’Église. Les apôtres n’avaient construit aucun lieu de
culte ; mais cela ne nous empêche pas d’en construire.
Il
est vrai aussi que Actes 2.44,45 et
Actes 4.36,37 nous relatent la générosité de certains disciples qui
vendaient leurs propriétés et biens afin
d’en partager le produit entre tous ; cependant, rien ne nous indique
qu’il s’agit de leurs outils de production. Si vous vendez ce qui constitue
votre principale source de revenu, vous êtes hors de sens. Les seuls qui
peuvent se séparer de la totalité de leurs biens pour suivre le Seigneur, et là
encore, ce sont les ministres de l’Évangile que le Seigneur Lui-même a appelés
à le faire. C’est le cas du Jeune homme riche de Mathieu 19. 16-24.
Voici
un jeune homme très riche qui est soucieux d’avoir la vie éternelle et qui
garde tous les commandements de Dieu, comme tout bon juif pratiquant de la loi
de Moïse. Seulement, comme la plupart des personnes religieuses, il n’aimait
pas Dieu « de tout son cœur, de toute son âme, et de toute sa
pensée. »(Mathieu 22.37) C'est pourtant le premier commandement et le plus
grand. (Mathieu 22.38)
Il aimait plutôt sa grande richesse.
En vérité, son véritable dieu
était Mammon divinité chaldéenne de l’argent, des richesses et de l’avarice.
Aussi le Seigneur entreprit-il de l’en délivrer. En personne vraiment avare, il
refusa de renoncer à sa richesse. C’est ici le lieu de relever un trait
caractéristique des mauvais riches ; ils sont d’une avarice à nulle autre
pareille ! Ils vous développeront avec aisance une théorie sur la
nécessité de combattre la fainéantise en privant les indigents de toute forme
d’aide ; Conseillés par leur avarice, ils regardent sans sourciller les
malheureux défaillir sous leurs yeux (Luc 16.19-31). Eux, les grands justiciers
de Dieu pour punir les parasites.
En fait, ce sont des adorateurs
impénitents de Mammon.
Et pour parvenir à la richesse,
ils sont prêts à fouler aux pieds tous les commandements de Dieu.
Ils n’ont qu’une seule raison de
vivre : la richesse.
Rien ne les effraie ; ni
Dieu, ni le diable. Ils se moquent gentiment mais joyeusement des flammes de
l’enfer. Leur devise est : Au pauvre le mépris !
C’est à eux que s’adressent ces paroles menaçantes :
« A vous maintenant, riches!
Pleurez et gémissez, à cause des
malheurs qui viendront sur vous. Vos richesses sont pourries, et
vos vêtements sont rongés par les teignes. Votre
or et votre argent sont rouillés ;
et leur rouille s'élèvera en témoignage contre vous, et dévorera vos chairs
comme un feu. Vous avez amassé des trésors dans les derniers jours! Voici,
le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs, et dont vous les avez frustrés, crie, et les cris des
moissonneurs sont parvenus jusqu'aux oreilles du Seigneur des armées.
Vous avez vécu sur la terre dans les
voluptés et dans les délices, vous avez rassasié vos cœurs au jour du
carnage. Vous avez condamné, vous avez tué le juste, qui ne vous a pas résisté. » Jacques
5.1-6
C’est
donc pour cette raison que le Seigneur
Jésus-Christ demanda à ce jeune homme et par ricochet à tous ceux qui lui sont
semblables ceci :
« Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. » Mat 19.21,22
Tous les riches ne sont pas
mauvais. Loin de là ! Il y a de nombreux riches dans les églises de
Jésus-Christ qui sont agréables au Seigneur. Car ils ne poursuivent plus la
richesse mais en intendants fidèles, ils dispensent droitement la richesse qui
leur a été confiée par Dieu. Si d’aventure leurs biens n’étaient pas
entièrement purs, ils agiront comme Zachée (Luc 19.2-10). Ils ne vivent plus
dans la frivolité et dans les excès mais dans la sobriété et le renoncement à
soi. Jésus-Christ est aussi mort pour les riches à la croix. C’est une erreur
que de croire qu’un riche ne peut devenir un bon chrétien et entrer au Ciel. Le
riche n’est tenu qu’à une seule chose : marcher comme le Seigneur
l’enseigne dans sa parole.
Si vraiment aucun riche ne peut avoir la vie éternelle, le Saint-Esprit n’aurait certainement pas déclaré ces paroles :
« Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux, et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu, qui nous donne avec abondance toutes choses pour que nous en jouissions. Recommande-leur de faire du bien, d'être riches en bonnes œuvres, d'avoir de la libéralité, de la générosité, et de s'amasser ainsi pour l'avenir un trésor placé sur un fondement solide, afin de saisir la vie véritable. » I Timothée 6.17-19
Ne nous méprenons pas ! Il ne s’agit nullement d’une promotion de l’Évangile de la prospérité qui est un mal encore plus grand que l’Évangile de la misère. Il s’agit plutôt de recentrer l’enseignement relatif à la richesse sur la Bible.
Il ne faudrait donc plus stigmatiser les
personnes nanties qui viennent à Christ. Très souvent, c’est la jalousie et l’envie d’être à leur place qui poussent les
uns et les autres à s’en prendre à eux. Et ceux qui se livrent à cette haine
sans fondement biblique, oublient que la source de leur pauvreté n’est pas le
frère nanti. Et que s’ils ont quelque besoin, qu’ils élèvent des prières à Dieu
qui ne manquera pas de les bénir ; mais refuser de reconnaître qu’on est
dévoré par l’amour du monde (I Jean 2.15-17) et de l’argent (I Timothée 6.9, 10 ;
Hébreux 13.5), bref par les convoitises mondaines et déverser son aigreur sur
les frères financièrement et matériellement bénis par Dieu, est mauvais. Tout
le monde ne peut devenir riche. La richesse est, dans la plupart des cas, un
don de Dieu.
« Le riche et le pauvre se
rencontrent ; c'est l'Éternel qui les a faits l'un et l'autre. » Proverbes 22.2
I Pierre 1.13-19
Pasteur Dewis HILLAH
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