Don de prophétie et ministère de prophète
L’assimilation du don de prophétie au ministère
de prophète est à la base de l’émergence tous azimuts de ministère de prophète
qui au regard de la Bible n’en est pas toujours un.
Non ! Avoir le don de prophétie ne fait de
personne un prophète.
Une chose est le don, autre chose est le
ministère.
Le don de prophétie, qui ne doit pas être
confondu avec les révélations divines que n’importe quel enfant de Dieu peut
recevoir du Seigneur (Jean10.27), est une manifestation spirituelle du
Saint-Esprit de Dieu qui passe par un homme pour délivrer un message
directement à l’Église. Ce choix est souverain et ne dépend en rien de la
volonté du messager (I Corinthiens
12.11 ; II Pierre 1.20,21).
Le messager n’a pas à reformuler le message de Dieu ; il délivre
fidèlement ce qu’il a reçu de Dieu. Le messager peut être une femme, un homme
ou même un enfant (Actes 21.8, 9). Le don de prophétie ne fait pas de
son possesseur un dirigeant de l’Église de Jésus-Christ, mais le ministère de
prophète oui.
La Bible, dans plusieurs passages très explicites, nous enseigne que les prophètes, dans la hiérarchie de l’Église, viennent juste après les apôtres. Ce qui veut dire que là où il n’y a pas d’apôtre, le prophète est, après le Seigneur Jésus-Christ notre Souverain Sacrificateur bien entendu, la première autorité dans l’Église.
I Corinthiens 12.28 : «Et Dieu a établi dans l'Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues.»
Éphésiens 4.11, 12 : «Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l'édification du corps de Christ, »
Éphésiens 2.20 : «Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. »
Les prophètes, eu égard aux passages sus-cités, sont au-dessus des anciens qui sont les dirigeants des églises locales et des diacres qui assistent les anciens dans les questions touchant au bien-être matériel des frères (Tite 1.5-9 ; I Timothée 3). Si tous ceux qui ont le don de prophétie étaient des prophètes, même des enfants seraient au-dessus des anciens qui n’auraient ni le ministère de prophète ni le don de prophétie (Actes 13.1-3) ! Et voici que Dieu demande à tous les chrétiens d’aspirer au don de prophétie !
I Corinthiens 14.1 :
«Recherchez la charité. Aspirez aussi aux dons
spirituels, mais surtout à celui de prophétie.»
I Corinthiens 14.39 : «Ainsi donc, frères, aspirez au don de prophétie, et n'empêchez pas de parler en langues.»
La Bible n’a jamais dit d’aspirer
aux ministères spirituels. Mais elle nous demande d’aspirer aux dons spirituels
et surtout à celui de la prophétie.
Et dans les passages ci-dessous, la Bible nous montre clairement qu’il existe une grande différence entre le don de prophétie et le ministère de prophète, puisque manifestement un don n’est pas un ministère :
I Corinthiens 12.4 : « Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ; diversité de ministères, mais le même Seigneur ; diversité d'opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. »
Romains 12.6,7 : « Puisque nous
avons des dons différents, selon la grâce
qui nous a été accordée, que celui qui a le don de prophétie l'exerce selon
l'analogie de la foi ; que celui qui est appelé au ministère s'attache à son ministère ; que celui
qui enseigne s'attache à son enseignement, »
Celui qui reçoit une prophétie se contente de la mettre à la disposition de l’Église qui, après vérification de l’origine de son inspiration, la prendra en compte ou non. Il ne peut la garder pour lui-même ou la réserver pour quelques amis ; il va se mettre Dieu à dos (Ézéchiel 33.6). Les dons spirituels nous sont donnés pour l’utilité de toute la communauté chrétienne de par le monde :
I Corinthiens 12.7 :
« Or, à chacun la manifestation
de l'Esprit est donnée pour l'utilité commune. »
Refuser d’obéir à ce principe, par crainte d’être
méprisé ou de s’être peut-être trompé, est un acte de rébellion contre le
Saint-Esprit.
La
distinction entre le don de prophétie et le ministère de prophète est aussi une
évidence sous la dispensation mosaïque.
Il y a le cas des soixante-dix (70) anciens de Nombres 11.25 et celui de Saül fils de Kis dans I Samuel 10.1-13 :
Nombres 11.25 :« L'Éternel descendit dans la nuée,
et parla à Moïse ; il prit de l'esprit qui était sur lui, et le mit sur les
soixante-dix anciens. Et dès que l'esprit reposa sur eux, ils prophétisèrent ;
mais ils ne continuèrent pas. »
I Samuel 10.10-12 : « Lorsqu'ils arrivèrent à Guibea, voici, une troupe de prophètes vint à sa rencontre. L'Esprit de Dieu le saisit, et il prophétisa au milieu d'eux. Tous ceux qui l'avaient connu auparavant virent qu'il prophétisait avec les prophètes, et l'on se disait l'un à l'autre dans le peuple : Qu'est-il arrivé au fils de Kis? Saül est-il aussi parmi les prophètes? Quelqu'un de Guibea répondit : Et qui est leur père? - De là le proverbe : Saül est-il aussi parmi les prophètes? »
Lors du choix des soixante-dix anciens, le
Saint-Esprit, pour attester de leur élection divine, leur a accordé momentanément
le don de prophétie. Cette effusion du Saint-Esprit sur leur personne ne fit
pas d’eux des prophètes ; Dieu, dans sa sagesse, ne leur permit même pas
de prophétiser par moments. Autrement, le peuple les aurait pris pour ce qu’ils
n’étaient pas, des prophètes. Le cas du roi Saül s’inscrit dans la même
logique. Il s’agit d’attester publiquement de l’élection de Saül par Dieu au
poste de Roi d’Israël ; ce qui était au demeurant une première depuis leur
sortie d’Égypte. Après cet événement Saül n’a plus jamais prophétisé si ce
n’est une deuxième et dernière fois lors de sa tentative d’arrestation de David
qui, dans sa fuite, alla se réfugier auprès du prophète Samuel (I Samuel
19.11-24).
Et sa conduite dans l’affaire de la magicienne d’En
Dor (I Samuel 28.3-25) et ses propos en présence de cette femme montrent
à suffisance qu’il n’a jamais été un prophète. Dieu, connaissant d’avance les
dégâts qu’aurait occasionnés cette confusion entre le don de prophétie et le
ministère de prophète, a veillé à nous laisser des repères clairs afin que nous
échappions à cette confusion.
Il est
maintenant évident qu’on peut avoir le don de prophétie sans être prophète.
Mais on ne peut avoir le ministère de prophète sans avoir le don de prophétie.
Le
ministère de prophète implique une communion étroite entre le prophète et Dieu.
Cela est très remarquable par la sainteté et le dépouillement dans lesquels vit
le prophète. Le prophète est un homme qui marche sur la terre mais dont la tête
est dans le troisième ciel (II Corinthiens 12.2). Il n’a qu’un
souci : voir la volonté de Dieu s’accomplir sur la terre.
Son ministère a pour fonction d’exhorter, de consoler et d’édifier le peuple de Dieu au travers :
-des prophéties (Ézéchiel 3.17) ;
-des enseignements bibliques (Actes 15.32) ;
-d’avertissements spécifiques à un chrétien (II Chroniques
20.37 ; Actes 21.10-13) ;
-d’une intercession constante pour le peuple de Dieu (Habakuk) ;
-de la révélation du plan de Dieu pour l’Église (Apocalypse
1) ;
-de la dénonciation des œuvres des ténèbres et des
faux prophètes (I Rois 18) ;
-de la prédiction des événements à venir sur l’Église
et le monde (Luc 1.67-80 ; I Timothée 4.1-3 ; Apocalypse) ;
-de l’annonce du retour du Seigneur et des conditions
pour être parmi les vainqueurs (Apocalypse 12.11 ; 14.1-5) ;
-du détournement du peuple de Dieu des fausses
doctrines (II Jean ; Actes 15.1-32) ;
-de l’exhortation des chrétiens à renoncer aux œuvres
mortes et à marcher selon la volonté de Dieu (I Jean).
‘
Le ministère de prophète est un ministère béni et
vital pour l’œuvre de Dieu. Les détenteurs de ce ministère dans toute la Bible
étaient des hommes consacrés et qui vivaient dans le dépouillement. Il suffit
de considérer la vie du prophète Élie, du prophète Ésaïe, du prophète Jérémie,
de Jean-Baptiste le précurseur du Seigneur ou de l’apôtre et prophète Jean pour
comprendre que c’est un ministère difficile et ingrat (II Chroniques
25.15,16). Même les sacrificateurs de l’Éternel les haïssaient (Amos 7).
Malgré tout cela, ce ministère reste et demeure une grande bénédiction pour ceux qui y sont véritablement appelés, car ils sont les premiers informés des projets de Dieu ; ce qui n’est pas le cas de ceux qui ont simplement le don de prophétie.
Amos
3.7 : « Car le Seigneur, l'Éternel, ne fait rien sans avoir
révélé son secret à ses serviteurs les prophètes. »
Pasteur Dewis HILLAH
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